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Communication Digitale, 2006
Installation (ordinateur, écran, interfaces, huit cartes postales lenticulaires, huit doigts électromécaniques, huit pupitres)

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Les messages provenant d’une chambre de discussion sur Internet sont transcrits en temps réel dans l’espace par des doigts (digit) électromécaniques. Les doigts sont fixés soit sur des pupitres soit directement au mur devant des cartes postales lenticulaires (cartes recouvertes d’un film plastique donnant l’impression de 3D). Connectés à l’ordinateur, les doigts reçoivent les messages des internautes qu’ils convertissent lettre par lettre en différentes positions entre droite et gauche. Ainsi les ongles grattent le plastique strié des cartes postales et produisent la mélodie de leur langage.

“McLuhan voyait dans les technologies modernes des ‘extensions de l’homme’, il faudrait y voir plutôt des ‘expulsions de l’homme’.” affirme Jean Baudrillard dans Le crime parfait. Nous remarquons qu’il est difficile de trouver un arrimage lors d’une connexion à internet, à une chat-room, expulsé, il n’est pas certain alors qu’il y ai toujours cette possibilité de repli dans le château fort intérieur, c’est une engouffrée du monde à travers l’écran, comme un coup de ciseaux dans un emballage sous vide, une répétitive et irréversible défenestration de notre existence physique.
Considérant les communicants sur le net comme des entités autonomes qui seraient de l’autre coté de l’écran, nous proposons une seconde génération de prothèse, non plus les extensions de l’homme par la technologie dont parlait Mc Luhan mais des extensions au virtuel afin de forcer les expulsés de Baudrillard a reprendre corps.
En ramenant à la réalité la communication virtuel sans en ignorer la nature binaire, nous voulons rester fidèle a une traduction concrète des informations digitales et nous voulons écouter comme un nouveau langage ces impulsions éléctriques pures.

Que celui qui veut la parole lève le doigt.
Le digital désincarné se lève et prend la parole :
« 100011110100010111011111011011111000001000001111010111010100010011 »
Puis à un autre tout aussi désincarné de lui répondre :
« 10010110101110011 »
Et les bavardages se trament sur l’impalpable réseau cybernétique.
Échange, discussion, conversation ? Nous avons dit communication et nous en resterons là.
Dans ce corpus fantomatique de la communication digitale viennent s’incarner des ongles gratte-papier, dans les « chats » se fourrer des doigts exogènes.
Ces virtuoses interprètes du virtuel se font les nouveaux Champollions qui œuvrent a la transposition sonore de ces données silencieuses. Transmutations d’intelligible en impulsions électriques et primitives.
De pulsions en convulsions, les mâles répondent aux femelles, les oiseaux se font la cour.

 

Cette installation a été produite avec l’aide à la création de la DRAC Nord-Pas-de-Calais.

 

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